vendredi 21 mars 2008

11 500 de découvert...

voici le communiqué d'un collègue qui est prof de math en zep, coimme un message est fait pour être entendu je diffuse, d'autant plus que ça a concerne ou concernera tout le monde...

"Chers tous,
Lisez ou ne lisez pas mon coup de gueule, mais moi, j'ai besoin de l'écrire !
11 500 postes supprimés à la rentrée prochaine dans l'éducation nationale, ça ressemble juste à un nombre.
Sauf que, dans les faits, ça se traduit par des dizaines d'adultes en moins pour enseigner aux élèves dans chaque commune.
Pour beaucoup d'établissements, c'est très grave. Pour d'autres, c'est dramatique !
Dans mon collège de 600 élèves, classé ZEP et "ambition réussite", Il était prévu de supprimer 7 postes !!! Dans un endroit aussi défavorisé, où on a besoin du maximum de monde pour encadrer et aider les élèves, c'est intolérable !
Ces postes supprimés sont "justifiés" par une baisse des effectifs qui n'existe pas. (On nous a dit hier à l'inspection académique qu'il y avait "des élèves qui s'évaporaient" ! Incroyable !). La seule justification est l'économie !
L'idée est de remplacer ces postes par des heures supplémentaires effectuées par les autres enseignants qui ont déjà bien du mal à faire leur quota d'heures sans péter les plombs dans un collège pareil, ou en employant, à la dernière minute, des personnes au statut précaire.
De nombreux enseignants (qui étaient jusque là investis sur leur poste fixe) risquent de se retrouver sur deux, voire trois établissements pour "boucher les trous", ce qui empêche toute bonne cohésion pédagogique des équipes. (sans parler de la difficulté pour l'enseignant en question de faire son travail dans ces conditions).
De plus, il est question à la rentrée prochaine de fermer deux classes dans notre collège. Comment pourrons-nous fonctionner avec des classes surchargées ?
Et malheureusement, on retrouve cette situation dans tous les établissements scolaires, de la maternelle au lycée !
Jeudi, nous nous sommes donc mis en grève pour pouvoir aller à l'inspection académique négocier le maintient des postes dans notre établissement et empêcher la fermeture de deux classes prévues à la rentrée.
Nous étions 24 adultes, bien calmes, bien sages. Ils ont accepté d'en recevoir 6.
Nous attendions bien sagement devant l'IA le retour de nos collègues quand une dizaine de policiers casqués sont arrivés, ont installé des barrières et nous ont demandé de ne pas rester devant l'IA. Nous avons refusé (nous n'avions absolument rien fait de répréhensible, nous attendions juste nos collègues, nous n'étions même pas en manifestation !)
En quelques minutes, ils nous ont poussé avec une extrême violence pour nous déloger !
En fait, ils étaient là pour attendre des lycéens en colère qui sont effectivement arrivés une vingtaine de minutes plus tard. Certains lycéens ont jeté des pierres sur les policiers en arrivant (ce que, bien sur, je ne cautionne en aucune façon), sauf que, entre les policiers et eux, il y avait nous !
Pourquoi ne pas nous avoir simplement fait entrer dans le hall de l'inspection académique plutôt que de nous repousser violemment et nous mettre en danger sous les jets de pierre ?
Bref... nous avons obtenu le maintien d'un poste, mais ça ne suffit pas, et nous retournerons à l'IA la semaine prochaine.
Au delà de ce que nous obtiendrons (ou pas) pour notre collège, je m'inquiète d'un pays qui traite l'éducation comme une entreprise pas assez lucrative qu'il faut liquider. Comment faire des économies sur les enfants ???
Ca me dépasse...
Bon week-end à tous quand même.
faby"



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un coup de gueule bien légitime à mon avis. Quand je vois qu'ici, un même prof peut être ammené à enseigner des maths, de l'histoire et de l'anglais tellement ils sont en manquent de profs... N'attendons pas d'en arriver là pour réfléchir à d'autres solutions!

rémi a dit…

d'autant plus qu'on en entend pas tellement parler dans les médias!
j'ai des amis qui ont abandonnés l'idée de devenir profs a cause de l'institution "éducation nationale", mème une qui se redirige vers le social pour se sentir plus utile pédagogiquement parlant.